Enquête partie II [PV Hitomi Reizei]

Les lumières éparpillées de la voûte étoilée illuminaient la nuit et caressaient, de leur douce clarté, le monde silencieux et endormis. Le bruissement des feuilles, dansantes dans la brise, soufflaient une mélodieuse berceuse. Soudain, tremblant le calme, les pas de Shun Fu résonnèrent sur les pavés.

…

Adossé au mur de l’école, Shun Fu grattais des allumettes pour allumer sa pipe. Il n’y voyait pas grand-chose dans la nuit et marmonna en grognant :

« gromelgromelgrognongnon je pourrais demander au collègue de m’apprendre un sort de feu plutôt que de me saucissonner les rubignoles à craquer ses catineries d’alumerdemerdemerde... »

Finalement, une minuscule flamme, dans un petit crépitement, embrasa le tabac sec et le vieux professeur pu aspirer une bouffée de fumée blanche. Les narines frémissantes et les yeux roulants, Shun Fu souffla, avec lenteur, par ses lèvres entrouvertes, un long filament nuageux.

« Bon bon bon » chantonna le vieillard avec un sourire aux lèvres.

* Quelle créature de fumée vais-je donc crée pour aller chercher cette charmante Reizei ?
Un papillon délicat aux ailes pâles et légères ? Cela illustrerait sa jeunesse et sa beauté. Boaf non en fait ; plutôt une dinde, ca ira mieux avec sa cervelle d’oiseaux.

Shun Fu ricanait bêtement, mesquin comme un gamin.

La dinde de fumée, ridicule, qui se forma peu à peu, battit de ses petites ailes de nuage et s’éleva difficilement dans l’air. Sous les étoiles, elle se dirigea, mué par un flux magique, vers la dénommé Reizei.

Perdu dans les méandres de ses pensées, une ombre à l'allure triste s'égarait dans un splendide paysage qu'elle ignorait avec tant de mépris.
Peu importe ce qu'elle voyait, la nature aussi belle soit-elle ne pouvait la déranger dans son cynisme...
Elle souriait en contemplant ses mains endoloris par le froid, elle murmurait quelques mots incompréhensibles dont la seule personne qui pouvait entendre n'était autre que son hôte silencieuse...

GNON

Sans oublier Oni...

Tout à coup, un point dans le ciel virevoltant de gauche à droite attira l'attention du petit familier qui ne tarda pas à réagir en gigotant dans tout les sens et en poussant de petits cris strident. Cette agitation n'avait que pour seule but de prévenir sa maîtresse mais le résultat était tout autre.
Elle était énervée par la situation et un mal de tête atroce provoqué par les cris de son familier n'arrangeait guère les choses.

Mais qu'est-ce que... une dinde ?...

C'est... C'EST QUOI CETTE MERDE !!!!

En effet, une chose étonnante constitué d'une matière inorganique fonçais vers l'entité qui se demandait si elle n'était pas entreint de rêver...

J'suis peut-être malade...

Alors on est deux...
Je sais pas pour toi mais j'ai l'impression que ce truc nous nargue.

Quoi qu'il en soit, ça ressemble à une invitation un peu maladroit et déplacé mais ça reste toujours une invitation...

L'entité n'attendit pas la réponse de son hôte et suiva sans attendre cette chose volante qui lui indiquait le chemin à suivre...

Shun Fu, pipe aux lèvres, posa ses yeux sur la sombre et fine silhouette qui avançait vers lui. La jeune femme avançait d’un pas décidé. Le vieux professeur leva la tête vers l’océan scintillant des étoiles et soupira en souriant.

* dans une poignée de seconde, le calme nocturne, envoûtant et apaisant, sera brisé par les éclats de voix colérique de cette charmante demoiselle.

Shun Fu quitta le mur contre lequel il était adossé et fit quelque pas timide en direction d’Hitomi Reizei.
Elle était grande, pour une femme ; le vieux professeur, le dos courbé, recroquevillé, paraissait bien fatigué face à elle. Son visage ridé était illuminé par un sourire dont seules les grands pères ont le secret.

« Mademoiselle Reizei » dit-il en s’inclinant respectueusement. Il se redressa et lança joyeusement :

« Je vois que vous avez suivis mon oiseaux nuageux ? »

A ces mots, la dinde de fumée se dissipa. Le vieux professeur, malin, devança la réponse d’Hitomi :

« Mais je ne vous ai fait pas venir pour parler de mes petites plaisanteries : je veux tout savoir sur votre liaison avec le mystérieux inconnu. »

En rentrant ainsi, soudainement, dans le vif du sujet et en bluffant sur ce qu’il savait, Shun Fu comptait sur l’effet de surprise pour lire des réponses sur le visage, d’ailleurs fort délicieux, de la jeune femme.

Tout ça pour voir un vieux crouton mal fichu se prosterner devant moi...
Quelle arnaque...

La jeune fille était déçue par cette chose immonde et sans aucun intérêt qui lui faisait face. Avec ses yeux de démone, elle scurta lentement ses habits d'un autre temps, son corps ramolis et ridés par la force de chronos, et une tête qui lui revenait vraiment pas...

A l'instant, une phrase stupide la sortit de sa rêverie passagère.

« Mais je ne vous ai fait pas venir pour parler de mes petites plaisanteries : je veux tout savoir sur votre liaison avec le mystérieux inconnu. »

Quel crétin !

Qu'est-ce qu'il raconte ?
De quoi est-ce qu'il parle ?

Si c'est pour ce genre d'ineptie que vous m'avez fait venir jusqu'à vous, je vais vraiment me mettre en colère. Vous me faites perdre mon temps, d'ailleurs, je ne vois pas de quoi vous voulez parler.
Alors si vous n'avez rien d'autre à ajouter, je m'en vais de ce pas.
Au plaisir de ne plus vous revoir...

Un sourire triste se dessina sur les lèvres du vieux professeur.

« Ce que je lis dans votre regard me peine. Bien sur, je ne suis plus qu’un vieillard, un tas d’os rongés et de muscles usés par le temps ; je comprends, évidement, le dégout, si transparent, que je lis dans vos yeux. Mais suis-je à ce point si méprisable ? »

Shun Fu plonge ses petits yeux, perles d’ébènes étincelantes, dans les iris enflammé de la jeune femme.

« Mais qu'importe le dégout que je vous inspire ; quelque chose me désole davantage. Vous Hitomi, n’êtes-vous point méprisable ? Vous êtes jeune et belle, fraîche comme la fleur printanière aux pétales perlant de rosée ; mais en vous, s’écoule un fiel bien plus empoisonné que la rouille qui stagne dans ma vielle carcasse pourrie."

L’ancien baisse la tête et parle, la voix ombrageuse.

« Depuis que ce démon est apparu, Raito est mort, Yoshiro à manqué de perdre la vie, les professeurs ont été vaincus, impuissants. Vous êtes la seule personne qui puisse m’aider. J’espérais que, peut être, vous pourriez m’en apprendre un peu plus sur cet homme. Vous savez des choses qu’Otaru ignore. C’est la paix de notre monde et la vie des shinigami qui est en vie ; cela ne vous importe t’il pas ? »

Il est vraiment pathétique...
Qu'est-ce qu'il cherche à faire ?
S'il croit m'avoir comme ça, il se gourre...
Les hommes sont tous pareils, manipulateurs, grossiers et sans aucun état d'âme... pas étonnant que j'existe en elle...

Dis entité...
Il est bizarre ce type, il nous regarde bizarrement avec ses petits yeux.
A le regarder comme ça, il fait pitié mais...
J'peux pas m'empêcher de le voir comme un pervers >.<

Gnnn...

Ne t'inquiète pas,je ne laisserais pas cet idiot nous faire quoi que ce soit. Il est claire qu'il ne sait pas grand chose sinon il ne m'aurait jamais fait venir pour me poser toutes ses questions.

La jeune fille souria à la vue de cet humble personne qui semblait tellement plus intéréssé par le regard méprisant de la shinigami que par les propos qu'il déblatérait.

Peu importe ce que je pense mais pour être tout à fait honnête, vous faites vraiment pitié.
Vous êtes sensé représenter l'autorité auprès de vos élèves.
Je n'ai pas choisis d'être sous votre tutelle et je n'ai pas demandé à avoir une serpillière comme professeur...
Et quant aux restes, je n'ai que faire d'un monde qui n'est pas le mien...
Si Otaru ignore certaines choses, ce n'est pas de ma faute. Tout le monde est ignorant dans un domaine ou un autre, alors dire que j'en sais beaucoup plus que je ne le dis est clairement faux.
Je ne suis pas aussi fiable que n'importe qui et je ne suis pas aussi intéressante que vous pouvez le croire.
Je ne suis qu'une simple élève qui n'attend que l'enseignement de gens pompeux que l'on est supposé respecté...
Enfin... je ne peux rien faire, ni dire quoi que ce soit étant donné que je ne sais rien...

« Je ne suis pas un professeur de guerre, de combat ou de magie ; je ne suis qu'un humble jardinier qui met ses connaissances au service des élèves. A l’auréole de la gloire, je préfère le manteau, simple et sobre, de l’humilité. »

Shun Fu fit un pas vers l’étudiante :

« Mais aujourd’hui, je ne peux plus rester passif et continuer ma petite vie paisible : Raito est mort dans des circonstances mystérieuses et la vie des élèves est menacée. »

Le vieux professeur n’était qu’à un mètre d’Hitomi et fouillait du regard les yeux éclatants de la jeune femme :

« Yoshiro et toi étiez ensemble dans la chambre lorsque l’Ombre à fait son apparition. Ce dernier à frappé ton ami ; un coup vicieux qui à touché les viscères et mis sa vie en danger. Comment se fait-il qu’il ne t’ai rien fait ? Je ne peux pas croire que cet ennemi est agi au hasard. Il n’est pas apparu dans votre chambre pour rien. Que faisiez-vous avec Yoshiro ? Quelque chose qui intéressait ce démon… Tu sembles une jeune femme forte et libérée, tu n’auras donc aucun problême pour me répondre n’est ce pas ? "

Shun Fu sourit intérieurement ; Hitomi allait devoir répondre. Si elle partait sans rien dire, cela éclairait sa culpabilité. Quelqu'un qui fuit est quelqu'un qui a des choses à se reprocher, des choses à cacher. Et les secrets finissent toujours par se découvrir.

Tu essayes de me piéger mais ce n'est pas très subtil comme subterfuge. Tu te crois plus malin que les autres mais même si je devais te dire des choses qui t'intéresseraient...
Comment discernerais-tu le mensonge de la vérité ?
Crois-tu sincèrement que je te dirais tout avec facilité et sans avoir un quelconque retour ?
Je ne fais et ne donnes pas les choses gratuitement, et même si je savais quoi que ce soit, je ne vois pas l'intérêt de te le dire... sauf si tu as l'argument qu'il faut...

L'entité jouait avec les nerfs du vieux personnage qui se tenait devant elle.
Le voir se languir devant ses réponses évasives, le voir se poser autant de questions la rendait encore plus sarcastique qu'elle ne l'était déjà. Elle se fichait éperduement de ce qu'il souhaitait...

Qu'est-ce que tu comptes faire ?
Il ne nous lâchera pas tant que tu ne lui auras pas dis ce qu'il veut...

L'entité le savait très bien... quoi qu'elle puisse dire, ce vieux crouton ne vas pas arrêter de la harceler...

Oni !

Gnon

Reste près de moi, ça risque d'être très intéressant...
Ce vieux ne vas pas en rester là, il veut absolument savoir et je crois qu'il est prêt à tout pour satisfaire son insatiable curiosité.

Pauvre imbécile...
A force de jouer les curieux, tu vas finir par te brûler les ailes...
Mais qu'importe, le jeu ne fait que commencer...

L'entité lui sourit et lui dit d'un air calme :

De un, je ne sais pas pourquoi l'autre ne m'a rien fait, peut-être que je lui plais qui sait...
De deux, savoir ce que je faisais avec yoshiro ne vous regarde absolument pas. Je ne vous demande pas ce que vous faites avec votre anatomie...
Et de trois... mêlez-vous de ce qui vous regarde...

Shun Fu répondit au sourire de la jeune femme. Cette dernière avait décidé de jouer avec ses nerfs, mais ce n’est pas à un vieillard de soixante-seize ans que l’on apprend le calme et la patience. Le professeur parla avec sérénité :

« Tu ne comprends donc pas ? Je ne m’intéresse pas à toi par simple curiosité. Seulement, tu es la seule personne qui peut encore nous renseigner sur l’Ombre. Pourquoi refuserais-tu de m’aider ? Par simple esprit de contradiction ? »

Shun Fu fit une courte pause et le sourire dessiné sur ses lèvres s’effaça.

« Tu sais Hitomi, j’ai passé l’âge de jouer à la guerre. Mon cœur est trop fatigué pour se nourrir de haine et de colère. »

Le vieillard regarda ses mains calleuses :

« Combien d’hommes ai-je tué, étrangler avec une cordelette ou d’un coup bref dans la carotide ? Qu’importe, aujourd’hui, aux couteaux, je préfère les râteaux, au combat je préfère planter des graines, et à ma tenue d’assassin je préfère ma salopette de jardinage »

Un sourire illumina le visage de Shun Fu qui releva la tête vers Hitomi

« Tu vois, je ne vais pas te forcer, te menacer, ni encore moins te violenter. Au crépuscule de ma vie, ma dernière arme est ma patience et ma sagesse. Ce n’est pas dans ton intérêt de cacher la vérité : si tu ne m’aides pas, su aides l’Ombre. »

Le sourire du vieux professeur s’estompa :

« Et si tu aides l’Ombre, alors, tu es un ennemi des Shinigami. »

Il continua, la voix calme et douce :

« Alors répond moi, comme une adulte, et non plus comme une enfant : Tu dis que, peut être, tu plais à l’Ombre ; alors dis moi pourquoi est-il intervenu auprès de toi et Yoshiro ? Que faisiez vous qui pouvais l’intéresser ou le gêner ? »

Shun Fu savait que, sans doute, Hitomi ne répondrait pas. Certes, elle était déjà une femme, son corps portait les fruits mûres de la beauté ; pourtant, elle se comportait comme une petite fille. Le vieux professeur soupira, il espérait qu'elle ne cacherait pas ses petits secrets puérils. C'était rare que Shun Fu se montre sérieux, mais, étrangement, cette sombre affaire le préoccupait...

Quel ennui...
Il commence sérieusement à m'ennuyer, je suis fatiguée de ses questions stupides et sans intérêt. Il sait que je ne le lui dirais rien mais il s'entête quand même à me prouver le contraire...

Pfff... Pas moyen.
Tu perds ton temps et ta salive à force de poser toutes ses questions sans issues.
Tu n'as rien à me proposer, je ne vois donc pas pourquoi je te dirais quelque chose...
Et à part tes belles phrases qui ne servent à rien, tu n'as aucune preuve de ce que tu avances. Tu me juges alors que tu n'es pas non plus clair.
Tu crois être meilleur que les autres mais réveille-toi un peu !
Et puis d'ailleurs, qui est l'enfant dans cette histoire ?
Ce n'est pas moi qui insiste bêtement comme un enfant l'aurait fait juste parce qu'il n'a pas eu sa friandise ou par caprice.

Dis-donc tu y vas un peu fort, il risque de s'énerver.

T'inquiètes !
S'il tentait quoi que ce soit, il n'oserait pas le faire contre une frêle personne.

Hein =_=' ?
Pourquoi est-ce que j’ai un sale pressentiment à ce sujet ?

Après tout, ça reste un homme... dit-elle sur un ton sarcastique.

Durant leur entretien, l'entité avait réfléchis à plusieurs options possibles. Aussi calculatrice que menteuse, elle n'avait pas franchement envie de lui parler et l'idée de dévoiler certaines choses la concernant, ne l'enchantait guère.
Mais, une idée des plus sournoises se dessinait peu à peu dans son esprit malsain.
Elle ne souriait pas, elle le regardait avec un visage froid et distant.
La jeune fille attendit un long moment avant de lui répondre car chaque mot qu'elle utiliserait, chaque expression qu'elle laisserait apparaître sur son visage pouvait lui coûter très cher...

Il faut être débile pour ne pas comprendre ce que nous faisions dans cette chambre. Tu es vieux mais pas stupide alors tu peux comprendre ce que deux jeunes gens dans la fleur de l'âge peuvent bien faire dans un endroit aussi intime qu'un lit...
Alors d'après toi, qu'est-ce que je faisais ?

Le visage de Shun Fu ne traduisit aucune expression, pourtant, il était content de lui. La petite gamine venait de cracher le morceau : le jour de l’agression de Yoshiro, ce dernier s’était envoyé en l’air avec la belle Hitomi.

* oula, ca ne va plus du tout, tu t’emballes et tu deviens vulgaire * pensa Shun Fu

« Mademoiselle Reizei, savoir précisément ce que vous faisiez avec Otaru n’est pas important. Mais je vous remercie d’avoir répondu à cette question ; cela permet d’éclairer le premier point. »

Le vieux professeur marmonna, comme s’il se parlait à lui même :

« 1 Reizei, jeune femme, et Otaru, jeune homme dans un lit, la nuit.
2 L’Ombre, démon aux pouvoirs surpuissants, intervient.
3 L’Ombre blesse dangereusement Otaru et disparait sans faire de mal à Reizei »

Shun Fu contempla le beau visage de la jeune femme qui lui faisait face avec arrogance :

« J’en déduit donc que cela dérangeait l’Ombre que tu noue une relation amoureuse, sinon sexuelle, avec Otaru. Ce démon n’est pas apparu par hasard, simplement parce que deux jeunes gens s’aimaient pour une poignée de secondes. Je pense que l’Ombre et toi vous connaissiez avant cet incident et qu’il s’est vengé en frappant ton amant. »

Shun Fu aurait pu sourire, il savait que ses déductions s’approchaient de la vérité. Mais il ne sourit pas ; il n’était pas là pour jouer et seul l’anéantissement du démon qui mettait la vie des Shinigami en danger le préoccupait.

« Mademoiselle Hitomi, pouvez vous me dire qui est cet homme mystérieux qui intervient durant vos ébats et qui blesse, par jalousie, votre heureux partenaire ? »

L'entité n'arrivait pas à en croire ses oreilles, déblatérer autant de conneries en quelques secondes... quelle plaie...
Sa patience avait des limites, elle n'avait plus envie de jouer, sa nature lunatique la rendait de plus en plus nerveuse. Et le moindre geste, la moindre parole équivoque ou prétentieuse, lui donnait l'envie de faire couler un délicieux liquide rougeâtre et dégoulinante...

Qu'est-ce qu'il raconte ?
C'est quoi cette histoire d'amant et tout le reste.

Yoshi ? mon amant ?
L'ombre ? Jaloux ?
T'es complètement à l'ouest mon vieux.
Non seulement tu es sénil mais de plus on aurait dû te mettre dans un hospice pour débile mental.
Et puis... cette conversation commence à m'ennuyer, je ne répondrais plus à tes questions débiles.
Tu peux penser ce que tu veux, j'en ai rien à foutre !
Que je sois une ennemie ou une amie, et alors ?
Je n'ai pour l'instant rien fait de répréhensible et même si ça devait arriver, qu'est-ce que tu comptes faire ? Me tuer ?
Allons donc, je suis déjà morte, je ne vois pas ce que ça changerait.
Tue moi maintenant si ça peut te faire plaisir, je me fiche de mourir aujourd'hui ou demain.
Je ne bougerais pas, vas-y fais le !
Qu'est-ce que tu attends ?

La jeune fille tendit les bras de chaque côté, lui montrant ainsi qu'elle ne plaisantait pas...
Elle n'attendait qu'une chose, que tout se termine maintenant...

Hitomi Reizei dressait son corps délicieux devant lui. Shun Fu sentait tout son être frémir devant la sensualité, la volupté et les courbes parfaite de la jeunesse. Arrogante, provocante, telle une succube, sauvage et terrifiante, la femme l’invitait, se soumettait, s’offrait à lui. Comment aurait-il pu la tuer ? Comment aurait-il pu briser ce visage délicat ? Impuissant, le vieillard n’osait toucher cette beauté. Elle le savait ; elle se jouait de lui, l’humiliait…

Shun Fu esquissa un sourire triste. Puis, alors que ses yeux se mirent à étinceler d’un éclat étrange, ses lèvres se serrèrent et dessinèrent un sourire sardonique.

Rapide comme l’éclair, il sortit de sa manche une pointe effilé et la jeta vers Hitomi. Le trait fendit l’air et se planta en bas du cou de la jeune femme. Ce n’était qu’une simple aiguille de bois légère. Elle s’était plantée délicatement, avec précision, dans la peau ; et ne s’écoulait de l’infime blessure, qu’une unique et fine goutte de sang.

« Le poison dont j’ai enduit la pointe de cette aiguille est déjà en train de s’écouler dans ton sang. Bientôt, tes jambes seront paralysées ; après ce sera au tour de ton bassin, de ton ventre, puis de ta poitrine, de tes bras, et de tes épaules, enfin ta tête, tes lèvres, tes yeux, ton cerveaux. Pour faire bref, ton cœur va s’arrêter de pomper et tu va mourir d’une inondation sanguine. »

Shun Fu avait parlé calmement, il continua, la voix emprunte de douceur :

« C’est une mort douloureuse, Reizei ; c’est une terrible souffrance que de sentir son sang gonfler tout son corps paralysé. Une à une tes organes vont exploser ; tes poumons vont être submergés et tu vas mourir étouffée, noyée dans ton propre sang ; sans pouvoir quitter mon visage des yeux. »

Shun Fu sourit gentiment à la jeune femme :

« Mais bien sur, je connais un antidote. Donc tu vas me donner ce que je veux... immédiatement. »

Entité !

Gnon

Une paralysie s'en suivit après ce coup en traître que le vieux débris avait lancé depuis sa manche. L'entité était encore plus énervé que jamais, elle n'avait qu'une seule envie le tuer de ses propres mains...

CONNARD ! TU PEUX TOUJOURS COURIR !
Je ne te dirais rien, tu peux faire ce que tu veux.
Je me fiche pas mal de mourir dans d'atroces souffrances, je suis déjà morte une fois alors une deuxième fois, qu'est-ce que ça peut te faire ?

ENTITE !

Grrr...

GNON

En un éclair, le petit Oni fonça tête baissé vers le professeur qui se narguait de son coup. On faisant cela, il n'a fait que réveillé l'instinct protecteur du démon qui n'avait qu'une seule envie... lui faire regretter son geste...
Oni s'approcha de plus en plus de Shun Fu et au lieu de l'attaquer, il ouvrit sa mâchoire, laissant apparaître une rangée de dents aussi semblables que des dents de scie, et la referma sur sa tête.
Il mordit tellement fort que du sang commençait à dégouliner de la tête du vieillard aussi bon à rien que laid...

Entité !
Entité !
Je t'en prie entité !
Qu'est-ce que je dois faire ?
ENTITE !

Une machoire puissante composée de 48 dents accérées.......

"Nomdioudioudioudiou"

Hurla le viellard qui tenta de retirer la dangereuse boule de poil à crocs pointus qui s'accrochait à son crâne.
Shun Fu se taillada les doigts sur les canines de la bestiole mais parvins à ouvrir la gueule de la petite créature et à tirer sa tête de là.

"Nom d'une mouise de mouette "

grogna le vieux en tenant fermemant, par l'encolure, le vilain petit monstre qui se débattait.

"Dépêches toi Hitomi, avant que je ne perde patience... "

De nombreuses gouttes de sang qui s'écoulaient des petits trous qu'avait ouvert les dents tranchantes du familier, perlaient sur le visage de Shun Fu, qui, pourtant, souriait :

" Tu ne voudrais tout de même pas que je me fasse une paire de pantouffle avec ta boule de poil n'est ce pas ? "

J'ai mal mais je ne vais pas lui céder...

Oni !
Espèce de vieux crouton débile et sans cervelle !
LACHE MON FAMILIER !!!
S'il te plaît, ne lui fais pas de mal...

Attends Hitomi !

Qu'est-ce qu'il y a ?

Ecoute-moi, petite chose ridée...
Oni est mon familier, il est là pour me protéger.
Il ferait n'importe quoi pour moi, c'est son rôle de démon protecteur... alors ton discours à deux balles, tu peux te le garder.
Je ne lui ai rien promis, Oni préfèrerait mourir pour moi plutôt que de te céder...
Je suis celle qu'il a promis de protéger au péril de sa vie...

Tout à coup, une violente douleur paralysa tout les membres de la jeune fille. Sa respiration devenait de plus en plus douloureuse, son corps tremblait de toute part... elle était entreint d'agoniser...
C'est certain, elle et son hôte vont perdre la vie...

GNON