Le retour du Jedi... (Pv)

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Allongé sur le sol, venant d'apparaître, un jeune... Un jeune quoi au fait? Qu'est ce qu'il était? Aucune idée. Allongé, immobile, l'être se posait beaucoup de questions quant à ce qu'il était. Et il (ou elle, cette personne ne le savait pas encore) remarqua que son bras gauche bougeait, frottant contre le sol. Donc, c'était comme ça que l'on déplaçait le bras gauche. Cela n'était pas très agréable, notre homme découvrit le toucher. Donc, par analogie, il suffit d'appliquer le même système, mais de l'autre côté... Hourra, le bras droit bougeait aussi. On voyait donc un homme allongé au sol qui faisait deux trois mouvements de brasse. Une question se posa alors, est ce que les bras sont la seule partie de son corps qu'il puisse bouger? Tiens, il y avait des appendices au bout qui semblaient plus petits mais qui bougeaient aussi. Il y en avait... Aucune idée. Il faudrait apprendre à compter, mais le simple mot de compter ne venait pas à l'esprit. Rien ne venait à l'esprit. Enfin, si, quelques pensées, mais des pensées encore élémentaires et sans aucune langue. Mais pour simplifier les choses, on va traduire en français. Ces appendices semblaient avoir une grande motricité. Mais ce n'était pas suffisant pour avancer...

L'homme étendu sur le sol eut une autre idée, essayer de bouger l'autre partie, la partie postérieure. Il y avait quelque chose... Il semblait y avoir deux bras aussi. Deux bras identiques... Ah non, ces ras là semblaient avoir un peu plus de puissance. En contrepartie, les appendices étaient bien moins efficaces. Ce corps était si étrange. Bon, maintenant qu'on sait bouger bras et jambes, on va essayer de se déplacer. Une force le collait au sol. Une force nommée gravité, mais il ne le sait pas encore. Essayant de la combattre pour voir les effets, l'homme parvint à se décoller presque entièrement du sol, en se mettant à quatre pattes. Et à placer une main devant l'autre. La première fois qu'il avançait! C'était une sensation agréable. Mais pourquoi prendre quatre appuis? Notre homme essaya de se mettre sur les mains. Sans succès, chute lourde. Pas encore assez de puissance dans les bras. Mais les jambes étant plus solides, le nouveau re-né parvint à se mettre debout. Il chuta assez rapidement, mais il était plus facile de se tenir debout sur les jambes que sur les mains.

Après quelques essais, l'inconnu parvint à se lever. Il mit un pied devant l'autre, rechercha son équilibre, et réessaya. Il avait appris à marcher. Seul. C'est alors qu'il entendit un son puissant, une cloche. Le premier son qu'il entendit. Il vit donc qu'il avait des trous dans la tête, par où entraient les vibrations. C'est là qu'il plaqua ses mains sur les droles d'extensions qui laissient les vibrations entrer. Le son diminua d'intensité; Ryugi avait découvert ses oreilles. Il essaya de se repérer avec; sans grand succès. Un vent lui fouetta légèrement le visage, entrant par le nez et touchant ses paupières. Quel froid étrange qui lui parcourut... Apparemment, il s'agissait d'un autre sens, l'odorat. Mais ce n'était pas suffisant pour développer une sorte de radar qui lui permette de s'orienter. Une poussière lui rentra alors dans l'oeil, et notre homme en voulant l'enlever ouvrit ses paupières...

Et tomba en arrière, refermant ses paupières tout de suite. C'était trop de lumière pour la première fois. Et pourtant... C'était joli. Notre homme réouvrit lentement ses yeux, s'habituant peu à peu à cette lumière, parvenant à distinguer les formes, les couleurs. C'était étrange, très étrange. Tant de questions se posaient, et notre homme fit bouger son bras gauche, et vit son bras gauche bouger. Peu à peu, il comprit comment interpréter la vue, et vit son bras gauche, son bras droit, son pied gauche, son pied droit, son corps, et vit aussi qu'il faisait froid. L'homme était nu comme un ver, et frissonnait. Il n'avait pas encore la notion d'habit. Et enfin, il vit que devant lui, quelqu'un approchait...

Seith se baladait tranquillement dans SA cour, quand il sentit une source d'énergie pas très loin (oui oui c'est une cour énoooorme). Comme Mayura était à coté de lui, et qu'il n'était pas comme ces stars américaines qui laissent leur bien aimée au milieu du danger en pensant qu'elle est en sécurité, il la traina par le bras. Quand il fut arrivé sur place, il y avait un être humain nu sur le sol.

"Oh mon dieu, c'est John Doe ! Ou juste un exhibitionniste..."

Cependant, il y avait quelque chose de bizarre avec ce type, comme une impression de déjà vu mais, avec quelque chose en moins...
Il sortit un sabre d'un pentacle fait à la va vite et s'approcha du jeune homme. Il n'avait pas dit à Mayura de rester derrière, elle serait quand même venue, vous savez les femmes...

"Qui es-tu jeune homme ?"

Pas de réponses, une farce ? Non. Mais ça c'était...

"Cette marque sur l'épaule..."

Il approcha le jeune garçon et le saisit vigoureusement par les épaules. Dans un élan de colère, il le secoua en lui demandant d'où venait cette marque sur l'épaule.
Mayura lui dit de le lâcher, elle n'avait apparemment pas vu le visage de ce jeune homme... C'était Ryugi, sans aucun doute, mais l'état dans lequel il était...

Mayura partageait une partie de son après-midi avec son fiancé. Pour cela, les deux amoureux avaient décidé de faire une petite ballade. Ils passèrent dans beaucoup de lieux de la grande école pour finalement se laisser aller dans la cour.
La cour était un des endroits préférés de Seith et la jeune fille le savait bien. Ils se sentaient à l’aise, et cette cour regorgeait de souvenirs datant de leur première rencontre. C’est pourquoi avec le soleil de cette après-midi et la légère brise soufflant dans leurs nuques, les deux jeunes gens étaient aux anges pour ainsi dire !

Alors qu’ils arrivaient vers le milieu de la cour, Mayura put distinguer quelque chose au loin. Seith l’avait vue avant elle et cette chose s’avérait être en fait quelqu’un… A y regarder de plus près, cet « inconnu » était entièrement nu.

Il doit avoir froid ! Shocked

Elle s’approcha, restant tout de même en retrait derrière son fiancé qui avait tout préparé pour se défendre au cas où besoin il y aurait – Seith était toujours très prévenant <3 – et la jeune fille se mit à rougir et détourner la tête quand elle vit que la personne nue était un jeune homme. Elle se sentit soudain très gênée et tout sauf à sa place.
Seith semblait le connaître, ou du moins il avait en mémoire l’étrange tatouage que l’homme arborait sur une de ses épaules. Il semblait énervé et le secouait en tous sens, ne portant aucune attention aux remarques de la jeune Luna lui disant de cesser cela.

Intriguée, Mayura se rapprocha davantage de la scène et s’agenouilla pour vérifier si médicalement, le jeune homme était sain. Elle finit par lui toucher le front, dégageant au passage quelques mèches de cheveux rebelles qui obscurcissaient sa vue.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle reconnut son ancien professeur de métamorphose.

" Ryu… gi ?... "

Les fesses de la jeune élève tombèrent par terre alors que ses mains se portèrent à sa bouche, comme pour esquisser un petit cri. Des larmes commençaient à apparaître dans ses yeux dorés quand elle s’adressa à Seith :

" Donne lui ton manteau, il risque de prendre froid… "

Le jeune homme avait l’air totalement perdu comme s’il redécouvrait ce monde pour la première fois. Mayura comprit alors qu’il ne les reconnaissait pas et, une fois encore, elle regarda son fiancé d’un air inquiet tout en oscultant rapidement Ryugi :

" Ses pupilles sont dilatées. C’est comme s’il avait dormi pendant des jours.
Est-ce qu’il se souvient seulement de nous ?... "

Invité

L'homme sans mémoire commençait vraiment à ressentir les effets du vent. Un frisson le parcourut, c'était certes agréable, mais pas à dose trop forte. Il avait froid, sans savoir ce qu'est le froid. Une réaction naturelle. Alors, l'homme s'était recroquevillé sur lui même en se repliant, car le froid fait naturellement se replier, et tant mieux parce que son propre sang était chaud, et que cela le réchauffait un peu. Mais ça ne l'empêchait pas d'avoir froid dans le dos. La tête bien recroquevillée à l'intérieur, il entendit un son étrange. Ou plutot, un enchainement de sons étranges. Des claquements, des longueurs, des claquements, un enchainement de claquements et de longueurs sans en connaître le sens, sans pouvoir vraiment les déchiffrer. Puis deux groupes d'appendices comme ceux qu'il avait au bout de ses bras le saisirent, le relevèrent et le secouèrent. Il n'aimait pas vraiment ça, et encore cet enchainement de sons étranges qui semblaient sortir du trou formé par l'endroit où l'air entrait et sortait.

Notre homme découvrit alors qu'il respirait. L'air entrait et sortait par deux trous au milieu de sa tête, et un gros trou qui faisait plus de bruit lorsque l'air passait par là. Il vit donc que les sons sortaient par cet étrange trou, que la chose qui le tenait semblait être une autre personne comme lui, qui avait des couleurs supplémentaires sur lui (n'oubliez pas qu'il n'a encore aucune notion d'habit) et que donc, une personne pouvait faire sortir des enchainements de sons de sa bouche. C'est pourquoi notre homme essaya.

"A... keeee... Buuuu... Naaa... riii... Looo... tuuu... Zouuu..."

Notre homme était joyeux d'avoir pu produire ces quelques sons, mais il ne savait vraiment pas si ceux ci voulaient dire quelque chose. Apparemment, il fallait enchainer ces syllabes pour pouvoir envoyer un message, et bien qu'il n'ait aucune idée de quoi dire, de ce qu'il allait dire, on lui a envoyé des sons, il allait donc en envoyer aussi. Par pure politesse, ce que l'on donne doit être rendu...

" Jakabou raguédi kamatoka unarou ?"

Vu l'air de l'autre, on aurait dit qu'il n'avait rien compris. Notre homme se dit alors qu'il ne suffisait pas d'enchainer les syllabes au pif, il fallait aussi les ordonner. Donc, au lieu d'essayer de créer, il valait mieux imiter. Une autre personne, assez différente, s'approcha et envoya une autre série de sons. Notre homme se dit alors que si elle arrive à se faire comprendre, il aurait compris aussi ce que notre homme disait. C'est pourquoi Ryugi répéta, en imitant parfaitement la voix, comme un écho.

"Est-ce qu’il se souvient seulement de nous ?... "

Ryugi était content de sa performance, il souriait, en espérant avoir une réponse claire. Ou plutot, une réponse qu'il pourrait comprendre.

Ouai non, c'était pas John Doe, John Doe aurait pu lui ressortir de tête toute la série des 20 volumes des Rougon-Macquart. Là, c'était un parfait analphabète qui était devant lui. Le bon point était qu'il savait répéter les sons, c'est un bon début... enfin bon...

"Bon, jeune homme, que les choses soient claires..."

Trop de mots, il n'a dû rien comprendre.

Il pointa du doigt sa propre tête et prononça lentement :

"Ça être Seith."

Puis il pointa du doigt la tête de Ryugi.

"Ça être Ryugi."

Mayura comprit vite et fit de même pour elle.

Voyant que la méthode portait plus ou moins ses fruits, il se dit néanmoins qu'il ne pouvait pas ramener Ryugi avec 5 ans d'âge mental devant les autres professeurs.
Il réfléchit un cours moment, et décida de l'utiliser.

"Je vais invoquer une créature un peu bizarre, pour qu'il sache parler, ça risque de lui faire très mal."

Un pentacle avec les chiffres 201 et 603 apparut et une vieille femme putois en sortit.

"Bonjour Madame Mouno Certard."

La femme lui fit un doigt doigt d'honneur, et se mit en face de Ryugi.
Celui-ci cria de la souffrance psychologique que la maitresse lui infligeait au travers d'illusion, puis elle s'en alla.
Il n'y avait plus qu'à observer le résultat.

Mayura ne savait pas trop comment réagir avec ce « nouveau » Ryugi.
Certes elle était vraiment pleine de joie d’avoir retrouvé son ancien professeur mais celui-ci avait quelque peu changé…
Après avoir été la personne la plus renommée de la Shinigami School autant pour son savoir que pour ses actes, il était maintenant devenu un parfait imbécile.
Comment pouvait-on passer d’un extrême à l’autre en quelques semaines ?!

Ryugi avait essayé tant bien que mal de prononcer quelques mots qui n’étaient pas vraiment des mots existants dans notre langage mais bon c’était un début après tout.

Seith avait également pris les devants en se présentant à la façon Tarzan : « Moi Tarzan, toi Jane » mais Ryugi n’en avait pas pour autant retrouvé l’usage de son vocabulaire. Quel étrange mal s’était emparé de lui ?...
Tout ce qu’il était capable de faire était de répéter les sons qu’il percevait. Oh bien sûr cela avait ses avantages mais il en faudrait beaucoup plus que cela pour le faire paraître crédible aux yeux des autres professeurs.

Mayura ne savait quoi faire. Elle avait pensé à le ramener discrètement avec eux et le cacher dans les appartements de Seith en attendant qu’il redevienne celui qu’il était autrefois mais son fiancé ne semblait pas partager cette patience.
Il invoqua une espèce de… de… elle était incapable de dire de quoi il s’agissait mais c’était censé aider son ancien professeur de métamorphose. Elle l’espérait du moins…

La chose se mit à opérer suivant les ordres de son maître puis Ryugi poussa un cri insupportable qui laissait croire que tous pouvaient l’entendre, peu importe où ils se trouvaient.
Mayura fit alors apparaître Ruby, son familier, qu’elle lança en direction d’un nuage, lui ordonnant quelque chose qui fut couvert par les cris de souffrance son ami.
Quelques secondes plus tard, le serpent retomba, Mayura lui tendant les bras alors qu’il s’écrasait lamentablement sur le sol en pierre de la cour.
La jeune fille lui sourit bêtement en murmurant un « désolée… » et s’empara de ce qu’il tenait dans sa gueule : un morceau de nuage.
Instantanément, elle métamorphosa le bout de nuage en espèce de coussinet qui se baladait autour de Ryugi, absorbant tous ces cris et rendant l’atmosphère calme qui arborait la cour lors de leur arrivée.

Enfin, la jeune fille s’assit près de Ryugi, attendant de voir si l'expérience avait fonctionné…

Invité

Notre bon amnésique ne comprit rien à ce que la personne devant lui essayait de lui dire. Il n'avait pas encore la notion de nom, car il ne savait pas que toute chose devait avoir un nom. Mais ce qu'il disait était plus clair, pour une raison simple, il avait adjoint les gestes à la parole. Alors, en bon être intelligent qu'il était (censé être), notre homme comprit que le "Sahetre" voulait désigner une personne. Ryugi et Seith. Soit c'était des noms, soit cela voulait désigner un interlocuteur et un receveur. Ce n'était pas si clair que ça en fait, mais optant pour la première option, notre homme essayait de faire rentrer dans sa tête qu'il était un Ryugi. Mais comme apparemment ce n'était pas assez rapide, la personne devant lui, Seith apparemment, invoqua un être ridé et étrange, et là... Ryugi eut la mauvaise idée d'imiter le geste que la chose avait fait. Ce qu'il reçut était... indescriptible.

"AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGH !"

Ryugi hurla de douleur, tant ses neurones étaient activés. La mémoire est un livre à manipuler avec précaution, à écrire avec douceur, pas en y imprimant de force des centaines, non des milliers de données en l'espace d'un centième de secondes. Cela le faisait vraiment souffrir, mais au moins, Ryugi put conjuguer le verbe être à tous les temps du subjonctif, sans pour autant avoir la moindre idée de ce que peut être le verbe être. Une minute, l'autre personne avait désigné en prononçant être, être voulait donc signifier l'existence, même si ce mot là n'était pas présent dans son esprit. Il avait tout compris, mais aucun mot ne lui venait à l'esprit, puisqu'il n'en connaissait aucun, pas même les rudiments, juste de la grammaire pure sans pouvoir l'utiliser... Les effets commencèrent à s'estomper, Ryugi ne criait plus mais était juste en train d'haleter. Des gouttes de sueur perlaient, et un usage surdimensionné de la mémoire avait fait surchauffer son cerveau. 42 de fièvre, au moins. Et pourtant, pour le reste du corps, il avait froid. Certes, c'était un cadeau, mais c'était aussi une douleur atroce, dépassant tout ce qu'il avait connu... Enfin, vu qu'il ne connaissait rien, ça ne voulait pas dire grand chose.

"Je... Je suis... Qui suis-je... Je suis..."

Ryugi voulait dire qu'il avait froid, mais le mot froid n'étant pas inscrit dans son vocabulaire, impossible que ce mot ne lui vienne à l'esprit. Il connaissait certains mots, dû à ce cours forcé, comme grammaire et vocabulaire, mais n'avait pas encore la notion d'habit, de joie, ou de quoi que ce soit. Il fallait qu'il y remédie. Ainsi, pourra-t-il dire qu'il avait froid.

"Dictionnaire... Je n'ai pas de vocabulaire... Lire un dictionnaire..."

Evidemment, avec comme seuls verbes connus être, avoir, aimer, finir et faire, notre Ryugi n'allait pas aller bien loin... Il n'allait pas aller nulle part de toute façon, car la surchauffe cérébrale avait consommé trop d'énergie. Ryugi s'effondra et s'évanouit.

HRP : C'est très court.

"On ne va pas le laisser là, mais on va pas le porter non plus. Pas envie."

Une grosse taupe sortit du sol. Elle avait le dos plat, et une coupe de cheveux afro.

"Yo boy, jte trimballe l'paquet vit'fait bien fait moi ouaich gros."

Aussitôt dit, aussitôt fait, la taupe s'en alla et déposa Ryugi dans la chambre de Seith.

Mayura et Seith se dépêchèrent donc de le rejoindre.

[=> Mon appart']

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