Rêve d'un rêve

Invité

« Dis, tu te souviens… ? C’était il n’y a pas si longtemps… Oui, peut-être, mais… Tu te souviens ? Oui et non, je n’y ai pas passé assez de temps. »

C’était étrange de revenir sur les ruines de ce qui avait été une école. C’était étrange de voir que le soleil continuait sa course céleste alors que les temps avaient changé. Le soleil, la lune… Chacun remplaçait l’autre, indifférent à ce qui se produisait ou avait pu se produire. Seuls eux comptaient.
Le vent se mit à souffler, arpentant les couloirs vides et pénétrant violemment dans les salles de classe comme l’avaient fait certains élèves en retard. Son souffle rappelait les voix des professeurs qui acceptaient, parfois avec des réprimandes, les retardataires et le son sifflant qu’il laissait derrière lui celles des élèves qui gagnaient leur place avec un dernier murmure d’excuse. La cloche sonna la fin du cours et tous les étudiants sortirent en courant, se déversant dans les autres salles de l’école. La cantine, la salle commune. Certains en interpellaient d’autres. La bourrasque finit sa course dans les dortoirs où elle sortit par une fenêtre cassée pour s’élever à nouveau dans le ciel.
Sa visite lui avait permis d’entrevoir ces bribes du passé composées de rires, de pleurs ou encore, de retrouvailles, telle une douce mélodie que le musicien avait à présent achevée. Il s’était levé, avait attrapé sa partition et était reparti, laissant les dernières notes s’enfuir pour faire place au silence. Pesant et froid, c’était désormais lui qui occupait ces ruines, gouvernant en maître absolu, probablement en train de rire devant la misère qui s’y était abattue. L'imagination était de mise si l'on voulait tenter de reconstruire les lieux par la pensée.

La jeune fille soupira, baissant les yeux. Son pied heurta un caillou qu’elle envoya balader au loin, le bruit de l’impact se répercutant entre les murs vides. Personne… Elle en aurait presque pleuré d’énervement si elle avait voulu admettre que l’école lui manquait.
Où était la belle au bois dormant qu’il fallait réveiller pour l’école reprenne vie ? Où était le prince sur son cheval blanc ? Les contes de fées ne seraient donc que des mensonges que l’on raconte aux enfants ? Oui, sûrement…

Ses pas résonnèrent dans la cour tandis qu’elle avançait vers un banc, se laissant tomber dessus avant de s’allonger. Il faisait nuit et, comme à leur habitude, les étoiles s’allumaient une à une, illuminant le ciel, insouciantes et joyeuses. Elles ne savaient rien et ne voulaient rien savoir. Une belle bande d’imbéciles tout juste bonnes à servir de chandelles la nuit pour éviter que le monde ne soit plongé dans l’obscurité durant quelques heures.
Une langue râpeuse vint la tirer de ses rêveries et elle tourna la tête. Tsukiyo. Depuis la guerre, Yuki avait daigné accorder plus d’attention à son familier et elle lui caressa la tête, ses prunelles dérivant à nouveau vers la voûte céleste. Enfin quelqu’un qu’elle pouvait insulter sans qu’on lui réponde. Ces astres qui lui paraissaient tout petits restaient muets à ses reproches. Ils étaient tellement loin que, même en hurlant, sa voix n’aurait probablement aucune chance de les atteindre.
Elle ferma les yeux, s’imaginant en train de s’envoler vers le firmament pour engueuler les étoiles et leur demander d’agir. Une machine à remonter le temps… Comme ce serait utile d'avoir ce genre d'engin sous la main en ce moment. Impossible ? On peut toujours rêver…

[Libre]

Invité

Etoile Loup entra dans la cour, son baton claquant sur les dalles et resonnant dans le silence ambiant, sa lourde robe claquant sous l'effet de la brise, il avançait inexorablement. Il aperçut alors une jeune fille d'une extreme beauté, la lumiere des astres eclairant exquisement sont visage et la brise faisant voler delicatement ses cheveux. Il s'assit fluidement a coté d'elle et marmonna en fourrageant dans sa robe.

"Raah ou est ce que j'ai pu ranger cette saloperie...."

Il sortit d'un air victorieux son briquet et alluma la pipe qu'il machonnait.Il pencha la tete vers le ciel et lacha un trait de fumée qui disparut dans le vent.Un air melancolique passa sur ses traits, mais s'eclipsa rapidement tandis que le vieil homme se detendait a la lueur de la lune.

Invité

Le silence aux alentours lui permettait d’entendre battre son cœur. Un organe qu’elle imaginait être comme une sorte de carrefour où le sang affluait, permettant à son corps de fonctionner. Pourquoi battait-il toujours ? Pourquoi entendait-elle encore ce son qui lui rappelait qu’elle n’était pas tout à fait morte et que, si elle mourait cette fois, il n’y aurait peut-être pas de nouvelle chance ? Elle respirait, vivait, ressentait la faim, la soif et la fatigue… En quoi la mort était-elle différente de la vie ?
Elle aurait aimé aller hurler aux gens qui désiraient mourir que le suicide n’avait rien de si terrible en fin de compte. On redémarrait juste à zéro. Un autre niveau, un autre monde… Après le Game Over, la partie recommence, mais avec cette fois un seul petit cœur dans la jauge d’énergie, autant dire qu’il fallait en prendre soin.

Un nouveau battement retentit non loin d’elle. Un autre cœur ? Le coup était plus marqué et plus rapide. Lentement, elle ouvrit les yeux et tourna légèrement la tête pour rencontrer un inconnu qui avançait dans sa direction. Un bâton… Quel âge avait-il ? Elle distinguait à peine son visage, mais le temps avait creusé des rides sur ses joues et son front. Avec son chapeau, elle avait dû mal à évaluer son âge, mais l’imaginait déjà très vieux.
Vieux… Il était rare de croiser un grand-père qui ait décidé de se suicider à la fin de sa vie. Ou alors peut-être qu’il avait été pris d’un accès de folie dans lequel il aurait commis l’irréparable ? Quoique… Irréparable…
Elle ne lui accorda que peu d’attention, se doutant que, même pour quelqu’un doté d’un certain âge, il aurait eu assez de jugeotte pour se faire le plus silencieux possible s’il avait voulu l’attaquer. Fermant à nouveau les yeux, elle tenta d’oublier le nouveau visiteur de l’école que l’on aurait pu croire hantée. Avec ses fenêtres cassées et le souffle du vent, recycler l’école en maison hantée n’était peut-être pas une si mauvaise idée.

Son regard se posa à nouveau sur les étoiles, tentant d’oublier l’homme dont elle percevait la présence et qui, comme pour l’obliger à s’intéresser à lui, s’assit sur le même banc qu’elle.
En soupirant, elle se redressa, se passant une main dans les cheveux et les ébouriffant au passage. Le vieil homme, car elle pouvait maintenant l’affirmer, alluma une pipe qu’elle n’avait jusqu’alors pas remarquée et qui pourtant ne pouvait qu’attirer l’attention.
Elle hésitait entre se lever et partir ou s’entêter et rester là, attendant que l’autre parte. Son sale caractère finit par l’emporter et elle demeura silencieuse, sans bouger, conversant avec l’aide de regards avec Tsukiyo.

Invité

Etoile loup perçut le regard de la jeune fille mais n'en tenu pas compte.Il tendit sa main vers l'animal qui accompagnait la jeune fille, mais ce dernier recula. Un doux sourire eclaira le visage du vieillard. Il prit alors sa pipe et lacha des fumées, une qui reproduisait a la perfection l'image du petit animal, et qui gambada dans le vent avant de s'efilocher.. Il fit alors un petit bateau qui tourna autour de la tete de l'animal qui le suivait des yeux. C'était un beau bateau pour sur, un trirame, a trois mats, une voilure double, un belier a l'avant.. un beau vaisseau de guerre...

"Ahh...dire que quand j'étais jeune j'ai voyagé sur un navire comme celui ci... c'était le bon temps...maintenant je ne suis plus qu'un vieillard decrepit... pauvre bon a rien, regarde toi tu parle tout seul...."

Il tira une autre bouffé qui dessinna son visage, exempt de rides.... il souffla doucement et celui ci disparu....